La volonté de Gabrielle Perrier, institutrice d’une classe
d’enfants juifs réfugiés à Izieu en 1944 et déportés sur ordre de Klaus Barbie,
était qu’on ne parle pas d’elle. Après le refus de cette dernière,
l’historienne Dominique Missaka a souhaité malgré tout rendre hommage à cette
femme qui, même si elle était en vacances lors de l’arrestation des enfants, a
su s’occuper d’eux avec beaucoup de professionnalisme et gentillesse.
Si Gabrielle Perrier, qui sortira de l’anonymat à l’occasion
du procès de Barbie en 1987, ne veut pas être le sujet du livre de Dominique
Missaka, c’est qu’elle pense n’avoir joué aucun rôle et surtout qu’elle se
culpabilise de n’avoir pas eu conscience du danger qui pesait sur les enfants,
alors qu'elle savait qu'ils étaient juifs, même si à aucun moment ceux-ci ne
lui ont dit.
Au Musée-mémorial des enfants d’Izieu créé à l’initiative de
Sabine Zlatin, fondatrice avec son mari en 1943 de la colonie des Enfants
d'Izieu, Simone Veil, le 6 juin 2010, a rendu un vibrant hommage à Gabrielle
Périer disparue six mois plus tôt. Elle a mis aussi en garde les générations à
venir : « Il ne suffit pas de ne pas oublier ».
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