Livre après livre

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mardi 24 novembre 2015

Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle



Des femmes sont clouées au pilori et livrées à la vindicte publique plus pour leur attitude, leur comportement que pour les crimes qu’elles ont commis. Pauline Dubuisson est certainement de celles-là, autrement comment expliquer l’acharnement de ses juges à ne lui trouver aucune circonstances atténuantes.

Son crime était un crime passionnel non prémédité, contrairement à ce qu’elle a avoué à ses accusateurs qui cherchaient vainement à le démontrer. Un crime perpétré par une femme victime des hommes, de son père surtout qui s’est servi d’elle pour ramener à lui son épouse adorée.

Une jeune femme jugée et condamnée pour sa fierté, prise pour de la froideur et de l’arrogance, et au nom de la morale. Son passé de jeune fille facile, tondue à la libération alors qu’elle n’avait que dix-sept ans, en faisait une dépravée amorale capable de donner la mort sans états d’âme.


Pauline Dubuisson a tué et s’est suicidée parce qu’on peut tuer et mourir d’être désaimé. C’est ce qu’elle nous dit avec l’immense talent de Jean-Luc Seigle.

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